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1996
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Sud-Ouest - février 1996 - Serge Airoldi

Les vérités de Quitterie S

Pour un peu, les neuf oeuvres de Quitterie S passeraient inaperçues. C'est le lot quotidien du travail de qualité. Et pourtant, elles sont là, à Dax. Sans prétention, elles. Sans concession pour les conventions obèses. Mais avec ce je-sais-quoi qui transforme les coups de pinceaux, l'acrylique, les collages, le fusain et le crayon en une belle addition de sens et de couleurs. Car les tableaux de Quitterie S, accrochés aux murs du café Le Bordeaux en face de la Fontaine Chaude jusqu'au 17 février, savent dire toutes les phrases du monde.

Le bleu que l'artiste manie déjà avec une autorité et une hésitation saisissante interroge et affirme. C'est la couleur pleine et définitive par excellence. Quitterie S en fait sa couleur reine et dominante. Deux autres oeuvres témoignent d'une urgence un peu plus coupable. Ce sont des peintures un brin compliquées, réalisées voici deux ans, lorsque la jeune femme aujourd'hui âgée de 24 ans se lança dans l'aventure insensées d'un art en liberté. Étudiante en lettres et arts plastiques à Paris, cette toulousaine propose à présent des ocres plus mûrs, des gris adultes, des noirs nourris d'intelligence aussi et des jaunes sales comme quelques moments de la vie. Des visages ahuris, des yeux de fous lunaires à nez étrange, des alphabets aberrants peuplent sans les encombrer ses compositions qui augurent forcément de grandes qualités picturales à venir.

Il y a aussi trois petits tableaux. Et ceux-là, Serge Perez les couve du regard pour toujours. L'un d'entre eux a servi d'illustration pour la couverture de son premier roman "Les oreilles en pointe" publié à l'École des Loisirs. Le triptyque représente un petit garçon hébété à bonnet d'âne. Une voiture bleue sur l'un et jaune sur l'autre passe derrière lui. Et tout est dit sur le désarroi de l'innocence confrontée aux choses stériles et bruyantes du monde. Fier de cette amitié avec l'artiste parisienne, l'écrivain saint-paulois s'est donc chargé de cette exposition à Dax. Il serait dommage de ne pas y aller y jeter un coup d'oeil. Et peut-être même deux ou trois.